"Noir, c'est Noir,
          Il n'y a plus d'espoir...oh, oh "

Non, non, il ne s'agit pas ici de parler des chansons de notre Johny national, mais d'une série télévisée britannique "Black Mirror", de Charlie Brooker.

Noir, c'est Noir : voilà ce que nous reflèterait ce miroir !

Mon fils a beaucoup insisté pour que je regarde cette série, en m'expliquant que j'allais y voir le vrai reflet de cette société dans laquelle nous vivons, la perversion de ce monde, de ses politiques, des gens de télévision etc...bref, un monde bien glauque.

Glauque! C'est le sentiment ressenti par mes filles en visionnant "Black Mirror".

Alors, vous me direz, pourquoi dépenser de son précieux temps pour regarder une série qui semblent mettre aussi mal à l'aise les gens?

Parce que ce produit télévisuel est tout simplement : 

  • imaginatif ; 
  • créatif comme on en a rarement vu ;
  • intelligent ;
  • satirique et percutant sur le fond.

Vous n'y verrez aucune image violente, aucune image sexuellement dérangeante...c'est bien le sujet traité qui perturbe notre pensée.

Nous voyons le monde tel qu'il est et est en train de devenir. Un futur si proche, qu'il nous semble déjà présent. Le monde du visuel et du virtuel y sont prégnants. On ne peut s'empêcher de penser à l'affaire Morandini lorsque l'on voit le 2e épisode, pourtant tourné en 2011.

Composé d'épisodes indépendants les uns des autres, avec chaque fois une nouvelle histoire et de nouveaux acteurs, "Black Mirror" nourrit notre réflexion sur l'interaction des nouvelles technologies et des nouveaux médias sur notre devenir d'homme. manipulé ou manipulateur ; soumis ou dictateur ; passif ou actif ; lobotomisé ou créatif....

Ces deux saisons de trois épisodes chacune et un moyen métrage nous alertent sur notre condition d'humain, créateur de ces nouvelles technologies, mais dépassé par leurs usages.

Depuis le 21 octobre, 12 nouveaux épisodes arrivent...

Alors, 

...il n'y a plus d'espoir, oh, oh ????
A VOIR ABSOLUMENT POUR MIEUX APPREHENDER NOTRE AVENIR..
et peut être agir (mais le pouvons-nous?)

P.S. : petit conseil, passez le 1er épisode et revenez y après avoir regardé plusieurs autres, c'est mieux, croyez moi.

Par Isabelle, pour CastellCulture.

Critique publiée par Heisenberg le 13 mai 2013
Il y a des œuvres qui gagnent à être appréciées dans la période où elles sont diffusées, non pas par hypstérisme maladif mais bien par intérêt intellectuel, dans ce cas, celui d'une série des plus actuelles tant dans sa forme innovante, originale, que (et surtout) pour l’impressionnante acuité de ses réflexions. Sans entrer dans le détail de chaque épisodes, Black Mirror est une série d'anticipation sur les avancées technologiques et les potentiels dangers inhérents à chacune d'elles, dangers qui ont chacun la particularité d'être originellement considérés comme progrès, bienfaits. L'intensité dramatique qui traversent les épisodes n'est alors jamais retors, m'as-tu-vu, elle résulte bel et bien d'une stupéfiante cohérence dans la création de ces futurs proches dans lesquels nous n'avons aucun problème à nous projeter. En effet, aucune extravagance dans le futurisme, du palpable, même du déjà-créé (!) et du coming-soon, très certainement...

Mais plus encore que son extrême intelligence, j'irai jusqu'à dire son 'importance', ce sont les conditions mêmes de son existence qui donne une idée aussi troublante qu'effrayante de notre époque. La série est programmé par Endemol, une énorme société qui partage bien des aspects avec les sociétés de divertissement fictives présentes dans la série. Ainsi revoir 15 Millions Merits dans cette perspective a de quoi donner le vertige... Un système si puissant qu'il est capable d'absorber même ses antagonismes les plus vindicatifs, et pire encore, tirer profit de leur existence. L'émission révoltée présente dans 15 Millions Merits est en quelque sorte l'histoire de Black Mirror chez Endemol...

Tout ça est tellement fou, incroyable, qu'on a du mal à savoir si on doit se réjouir de voir une série d'une telle qualité ou trembler d'effroi devant le fait qu'elle soit produite par une des plus grosse industrie de la lobotomie cérébrale. Je n'arrive pas à dénouer ce problématique paradoxe de ma tête, c'est, je crois, ma plus grande peur de nos jours: ces invisibles tyrans, l'absence de contestation hors/anti-système, les anarchistes achètent tous le même t-shirt, les partisans du développement durable sont des lobbyistes, rien, rien, n'échappe à la toile.

Et quand ces considérations viennent d'un utilisateur de Facebook, Twitter, etc. on a idée de jusqu'où peut aller cette étrange phénomène... Même 'comprendre' ces dangers ne nous en sort pas, on croit toujours pouvoir les dominer, la dictature choisie, le système politique du XXIème siècle et des suivants ?

senscritique.com

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