Annie Ernaux,

est une auteure Française, professeure, agrégée de lettres modernes.

Elle nait en septembre 1940 dans un milieu modeste, de parents d’abord ouvriers, puis petits commerçants qui possèdent un café-épicerie. Elle passe son enfance à Yvetot, petite ville de Normandie.

Elle fait son entrée littéraire en 1974 avec : «Les Armoires Vides », qui annonce déjà le caractère autobiographique de son œuvre.

Ce roman parle de la déchirure entre deux univers, celui d’où vient Denise, l’héroïne, et celui où elle veut être reconnue, entre le monde de son enfance, frustre, où l’on mange avec les doigts… et le monde bourgeois, qui lui parait merveilleux et dont elle veut apprendre les codes.

Histoire de honte, de colère, de mépris et surtout de solitude d’une enfant aimée, qui très jeune porte un regard admiratif sur ses parents, heureuse d’être la petite reine de son entourage familial et qui sous l’influence de l’école libre, de ses amies, d’un « autre » monde qu’elle découvre, va peu à peu les rejeter.

C’est un récit violent de souvenirs qui montre le désir implacable de cette petite fille à vouloir sortir, grâce à ses excellents résultats scolaires, d’un milieu modeste où les parents sont incultes, afin de s’intégrer à une élite intellectuelle.

Tout au long de son témoignage, Denise lutte contre l’humiliation de montrer sa famille à ses amies étudiantes, consciente de l’existence de deux mondes séparés par la distance de classe qui transparait, et ce quelque-soit la volonté des uns et des autres d’en atténuer les effets.

Elle lutte également contre la culpabilité qui fait écho avec le sentiment de ne jamais être à sa place, coincée entre sa position originaire, issue d’un milieu modeste et la position acquise, milieu bourgeois et intellectuel où elle ne se sent pas bien.

Le travail d’écriture de Annie Ernaux, à travers « Les armoires vides » met en exergue cette ambivalence qui sous- tend la relation avec ses parents, au fur et à mesure qu’elle réalise son ascension sociale.

Annie Ernaux a également obtenu le prix Renaudot en 1984 pour « La Place » où elle retrace la vie et la mort de son père, celui qui avait, dit-elle, conquis sa « place au soleil », et qui espérait que sa fille, grâce aux études, serait mieux que lui.

Annie Ernaux vient de publier « Mémoire de fille » en 2016.

Elle a obtenu de nombreux prix et distinctions dont :

- Prix Margueritte Duras en 2008 pour « Les Années » ;
- Prix de la langue française pour l’ensemble de son œuvre.

Par Laurence, pour CastellCulture

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