PARIS, 13 NOVEMBRE 2015

C’est sous le beau soleil de Catalogne que nous découvrons l’horreur des actes commis ce vendredi 13 novembre 2015, à Paris.

Nous avions prévu de nous retrouver pour notre réunion de CastellCulture. Mais, faut-il se réunir ou pas ? Et le cas échéant, doit-on, osera-t-on en parler ? Reste-t-on replié sur soi, en gardant en son for intérieur ses pensées, ses sentiments et ses émotions ?

Chacun d’entre nous s’interroge…et finalement décide de les partager.

La tristesse nous envahit tous et s’accompagne d’autres sentiments comme la peur, l’insécurité – on se sent vulnérable -, la colère, la rage. Chacun exprime son ressenti différemment.

Un débat d’idées s’en suit, riche en échanges.

Le besoin de comprendre est là ! Peut-on comprendre l’incompréhensible ? Nous le tentons.

Est-ce-que, seul, l’extrémisme d’une religion peut conduire à un tel acte ? Quelles pourraient être les autres motivations pour perpétrer ce massacre ?

Certains évoquent la promesse, non tenue, d’un Etat Arabe Unifié (la Grande Arabie) et la création d’Israël….sources de rancœur.

D’autres retracent l’histoire géopolitique récente des zones de conflits. Nul n’ignore les enjeux politiques et économiques sous-jacents.

Quelques-uns expriment l’idée que le manque de moyens attribués aux services de sécurités français (militaires et policiers) nuirait au désamorçage en amont de ce type d’attentats, accusant implicitement, voire ouvertement, les gouvernements précédents et actuel d’inefficacité…et leur font même porter une part de responsabilité.

Mais il faudrait rappeler ici une nouvelle stratégie d’infiltration des extrémistes : l’afflux massif d’immigrants, fuyant les zones de conflits, auxquels s’intègrent anonymement des terroristes, trouvant là le moyen idéal d’échapper aux techniques de contrôles habituels. Noyés dans la masse des milliers de réfugiés, de ces derniers mois, comment les identifier rapidement ?

Et n’oublions pas, une partie de notre jeunesse en crise identitaire qui préfère rejoindre le camp des extrémistes, plutôt que de poursuivre une vie occidentale dans laquelle elle peine à trouver sa place. Voilà une belle opportunité pour les manipulateurs de la pensée humaine, de transformer en kamikazes ces jeunes en recherche d’idéal.

Si l’on peut identifier de multiples facteurs participant à la concrétisation de ces projets de destruction massive, on ne peut que constater les moyens utilisés pour y arriver.

Lors des attentats précédents, les victimes étaient relativement sélectionnées pour le symbole qu’elles représentaient.

Aujourd’hui, une partie de l’horreur est constituée par la gratuité des cibles choisies : le terroriste tue, sans savoir si la personne est, tout comme lui, musulmane, ou bien juive, athée….raciste ou pas, militaire ou pas, …

Peut-être même, le terroriste va-t-il tirer sur un ancien copain de classe, à l’aveugle.

Quel message veut-il nous envoyer, en agissant ainsi ? Quelle valeur religieuse ou humaine veut-il transmettre, s’il tue des civils au hasard ? Ne se rapproche-t-on pas d’un massacre perpétré par des individus privés de leur capacité mentale à réagir face à de tels actes, plutôt que par des individus cherchant à diffuser un message religieux ou politique ?

Cette nouvelle vague d’attentats, d'autres diront cette nouvelle guerre mondiale, repousse encore une fois les limites de l'horreur en utilisant des moyens inédits, tout en nous laissant perplexes quant à la motivation de ses objectifs réels, elle ne peut que nous terrifier, nous révolter, nous accabler et nous rassembler.

L’équipe de CastellCulture, comme tous les Français hors de France, se joint à la peine et la douleur des victimes et de leurs familles. Nous tenons également à remercier tous nos amis, espagnols, catalans ou francophones pour leur soutien à notre communauté.

Par Emma, Hélène, Isabelle, Michèle pour CastellCulture.

PARIS, 13 NOVEMBRE 2015
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